CRÉDIT IMMOBILIER. UN TAUX D’USURE À 4 %, ÇA CHANGE QUOI ?
Publié le mardi 28 février 2023
Le taux maximal autorisé au-dessus duquel une banque ne peut pas prêter va passer en mars 2023à 4 % pour les prêts immobiliers d’une durée de 20 ans et plus.
À partir de mercredi 1er mars 2023, le taux d’usure – le taux maximum « tout compris » (taux de crédit pratiqué par la banque, éventuelle commission des courtiers ou assurance emprunteur…) au-dessus duquel une banque ne peut pas prêter, atteindra la barre des 4 % pour les prêts immobiliers d’une durée de 20 ans et plus, contre 3,79 % sur le mois de février. Les prêts allant de 10 à 20 ans ne pourront pas dépasser 3,87 %, et les prêts d’une durée inférieure à 10 ans sont bloqués à 3,67 %.
À quoi sert-il ?
Le taux d’usure est chargé de « protéger les emprunteurs, notamment les plus fragiles, d’une charge de la dette excessive », rappelle Bercy. La Banque de France le calcule selon la règle des 4/3 : les taux moyens pratiqués par les banques au cours des trois derniers mois augmentés d’un tiers.
Pourquoi sa fréquence de calcul a changé ?
Depuis le 1er février et jusqu’au 1er juillet 2023, la Banque de France actualise le taux d’usure chaque mois, au lieu de chaque trimestre, afin de tenir compte de « la phase de remontée des taux de marché ». Car depuis plusieurs mois, les taux d’intérêt grimpent dans le sillage des taux directeurs de la Banque centrale européenne, et ce, plus vite que le taux d’usure. Conséquence, cela a restreint l’accès au crédit de certaines catégories d’emprunteurs. Tandis que les banques avaient tendance à « geler » les dossiers de crédit en fin de trimestre pour attendre le prochain relèvement du taux d’usure.
Le risque est désormais de contribuer à une remontée des taux. Le taux moyen d’un crédit sur 20 ans est ainsi déjà passé de 1 % en février 2022 à 2,90 % en février 2023. Et ce n’est pas fini.